La MSA va au-devant des agriculteurs pour leur apporter des pistes d’amélioration de leur condition et organisation de travail.
« L’agriculteur a deux mauvais patrons : le travail et le temps », une problématique non récente que relève Évelyne Chambry, agricultrice à Duault et déléguée MSA. Aussi, lorsque le travail n’est plus source de motivation, il est temps de le restructurer. Car le travail quotidien contribue à l’équilibre mental et physique du producteur et doit rester source de bien-être. Pour cela, l’organisation sur l’exploitation est primordiale, pour maintenir ses objectifs et se dégager du temps pour une vie privée sereine.
« On se surcharge de contraintes »
« Nos “3 casquettes” (décisionnaire, organisateur, opérateur) sont parfois lourdes à porter : on se prescrit le travail lorsque l’on prend une décision (augmenter son revenu par exemple), mais, en oubliant de le combiner aux tâches déjà existantes, on se surcharge de con-traintes », rappelle l’élue MSA. Jusqu’à s’enfermer dans un engrenage. Et, la « tête dans le guidon », il est plus difficile de faire la part des choses, les bons choix d’investissements, les tâches quotidiennes. Une impression de reculer, d’être noyé dans les activités. Le travail se déplace inexorablement sur le privé. Le corps, « notre plus bel outil », n’est plus capable de s’adapter au rythme imposé. Il devient alors nécessaire pour de prendre du temps pour soi, se poser des questions : prendre du recul permet parfois de trouver des solutions simples.
Décrypter les pistes d’amélioration
« Au quotidien, nous développons de mauvaises habitudes, mauvaises postures, mauvaises gestuelles, mauvaises organisations. Le travail s’accroît sournoisement sans que l’on s’en aperçoive. Nous nous épuisons et la démotivation nous guette. » Pour répondre à ces problèmes, la MSA propose aux person-nes intéressées de venir échanger leur expérience (bonne ou mauvaise), avec Josiane Voisin, ergonome chez MB2 conseil. « Cet œil extérieur analyse les comportements au travail et nous guide dans l’amélioration de nos conditions de travail, afin de l’adapter au maximum aux besoins, en termes de confort, de sécurité et d’efficacité. » Aménagement d’un poste de travail, petite rénovation, faire appel au service de remplacement, redéfinition des horaires et des tâches, gestion des demandes extérieures… Les solutions sont multiples.
De l’échange collectif au suivi individuel
À terme, les exploitants ayant participé ou non à cette journée et souhaitant avoir leur propre analyse sur leur exploitation, pourront faire appel au service Santé et sécurité au travail de la MSA d’Armorique. « C’est important de se prendre en main. Trop souvent, les conseillers en prévention sont appelés lorsque le “mal” est déjà là. Pourtant, notre santé mérite bien un temps de réflexion sur l’effet positif du bien-être au travail. Pensons prévention pour garder la passion du métier », insiste Évelyne Chambry.